Le jubé du Faouët

22 mai 2016 | Moyen Âge, Patrimoine

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Le jubé du Faouët

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Le Faouët, paisible bourgade située au cœur du Pays du Roi Morvan, peut s’enorgueillir de posséder un riche patrimoine architectural. Outre les halles du XVIe siècle, que l’on peut admirer au cœur de la cité, ses nombreuses chapelles attirent chaque année une foule de visiteurs tout au long de l’été. A l’intérieur de l’une d’entre elles, un jubé polychrome du XVe siècle passe, à juste titre, pour un chef d’œuvre exceptionnel.

Le jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët est souvent présenté comme le plus beau de Bretagne. On peut en attribuer la paternité avec certitude, ce n’est pas si courant, au Trégorrois Olivier Le Loergan qui a signé son œuvre (1480). Quelque six ans plus tôt, l’ouvrier, c’est ainsi qu’il se présente lui-même, a déjà apposé sa signature sur la sablière de la charpente en l’église de Canihuel (Côtes-d’Armor). A l’époque, se qualifier d’ouvrier signifie que l’on a fait « œuvre » complète. D’ailleurs, modeste, Olivier le Loergan ne l’est plus depuis qu’il a été anobli par le duc de Bretagne François II (1469). Un privilège qu’il doit sans aucun doute à ses mérites personnels. Au XVe siècle, seuls quatre charpentiers bénéficieront d’une semblable « promotion » ! On ignore tout cependant de sa date de naissance et de ses années de formation. En revanche, on sait qu’il est originaire d’un modeste bourg situé près de Lanvollon, non loin de Guingamp (Trégor). Ce sera d’ailleurs à Guingamp (1479) et à Lannion (1481) qu’il devra comparaître en raison de sa noblesse. Cependant, trop occupé sur le chantier du Faouët, il préférera se faire représenter par un tiers à Guingamp.
Sablières et jubés se prêtent bien à la narration. Les scènes empruntent à la vie quotidienne et sont riches d’enseignement sur les mentalités religieuses de l’époque. Toutefois, aussi beau que puisse être le jubé du Faouët, il faut se souvenir que, dans son état actuel, il est incomplet et qu’amputé de son escalier le programme iconographique demeure à jamais incomplet. Exposé au regard des fidèles, le décor sculpté fait œuvre pédagogique. Il s’agit d’enseigner au peuple les grandes leçons de la foi chrétienne : le Christ en croix, entouré du bon et du mauvais larron, au-dessus de Marie et Jean (au centre), Adam et Ève chassés du paradis par un ange portant un glaive (à droite) et l’Annonciation faite à Marie qu’elle enfantera le sauveur de l’humanité (à gauche). La sablière qui court au sommet de la grille poursuit l’enseignement. Le fidèle y retrouve des épisodes empruntés à la Vie de saint Martin : des femmes qui bavardent, espionnées par le diable, ou bien encore…

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